'Arnold'


Un projet au croisement de la densification et de la technologie.
Le projet s’inscrit dans une réflexion ambitieuse sur la densification urbaine et l’intégration des nouvelles technologies digitales dans la conception et la construction. Né d’une aversion pour les limites de l’architecture industrielle, il exprime une volonté de rompre avec le gaspillage matériel et les dérives de l’étalement urbain. Ce projet porte une quête de liberté architecturale, réinterprétant l’artisanat et la matière à travers le prisme des outils numériques.


La place Centrale : un lieu emblématique revisité
Située au coeur de Lausanne, la place Centrale représente un point névralgique de la vie culturelle et urbaine lausannoise. Elle accueille tout au long de l’année divers événements, festivals et manifestations. Le projet imagine un signal architectural fort sur cette place, à la fois espace d’expression et plateforme collaborative.
La place se décline en espaces adaptatifs. Lorsqu’elle est utilisée pour des événements, elle devient un théâtre vivant, connecté à l’intérieur des bâtiments par des passages traversants. En l’absence d’activité, elle s’ouvre en une vaste surface libre bordée de bancs, favorisant les interactions sociales. Sa perméabilité visuelle et physique, renforcée par les piles du Grand-Pont, relie la place Centrale à celle de l’Europe, poursuivant un dialogue urbain cohérent tout en offrant un contraste de caractère.
Une architecture au service de la culture et de la collaboration
Au-delà de son rôle public, le projet se concentre sur les besoins des festivals lausannois comme le Festival de la Cité, BDFIL, le LUFF ou Cinémas d’Afrique. En intégrant des infrastructures administratives et des espaces dédiés, il offre un cadre adapté à des structures souvent fragiles financièrement. La mutualisation des ressources, la collaboration entre associations et la flexibilité des espaces permettent de développer une synergie culturelle et une reconnaissance accrue de ces manifestations.
Des logements collaboratifs pour artistes et techniciens sont intégrés dans le projet, permettant de loger les acteurs de la scène culturelle à proximité immédiate de leur lieu de travail. Cette typologie flexible reflète une volonté de relier création et habitat dans un espace pensé pour encourager les échanges.


Technologies digitales et réhabilitation durable
En utilisant des processus de fabrication robotique, il devient possible d’introduire des solutions sur mesure, adaptées aux structures irrégulières et souvent archaïques du bâti existant. Ces technologies ne se limitent pas à l’efficacité technique. Elles ouvrent de nouvelles voies pour des interventions durables, depuis l’optimisation des matériaux jusqu’à la réduction des déchets. La superposition des outils numériques et des stratégies conceptuelles transforme les contraintes en opportunités, faisant du digital un artisan moderne au service de l’architecture.

Un projet en résonance avec le paysage lausannois
Le Grand-Pont constitue un niveau emblématique de Lausanne, reliant les bâtiments industriels couvrant la vallée du Flon aux infrastructures modernes comme la bibliothèque cantonale. L’appendice du projet traverse ce niveau, créant une passerelle reliant les coursives et les espaces traversants de l’îlot. Une cage d’escaliers monumentale dessert les étages, tout en offrant des vues panoramiques sur la place Centrale et son activité.
Dans une « dent-creuse » préservée, un patio protégé des nuisances urbaines accueille des logements sur une face, favorisant un mode de vie collaboratif pour les résidents. Au sommet de la distribution verticale, un nouvel accès relie l’administration de la place, qualifiant le projet de véritable « maison des festivals et événements ». Ces espaces administratifs flexibles répondent aux contraintes fluctuantes des associations, permettant une gestion adaptée aux rythmes intenses des manifestations.
Un dialogue entre tradition et modernité
L’administration, discrète dans son expression, se coiffe d’une toiture moderne qui établit une transition fluide entre les bâtiments néo-classiques du Flon et l’architecture contemporaine de l’immeuble Favarger. Cette intervention s’inscrit dans un paysage urbain riche, respectant les perspectives emblématiques sur la cathédrale tout en proposant une nouvelle identité visuelle. En tête de l’îlot, un attique moderne est réaffecté en café ouvert au public, transformant un espace privatif en lieu d’échange accessible à tous. Cette combinaison d’usages reflète une volonté d’intégrer différentes couches de la ville : culturelles, administratives, résidentielles et commerciales.répondent aux aspirations d’un futur urbain plus durable et collaboratif.
